Pneumonie grave à SARS-Cov2 chez les patients vaccinés : une étude multicentrique - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
La vaccination contre le SARS-Cov2 réduit le risque d’infection, d’hospitalisation et de décès liés à l’infection. Cependant, certains patients peuvent développer une infection après une vaccination. L’objectif était de décrire les caractéristiques des patients vaccinés et qui développaient une infection grave à SARS-Cov2 nécessitant une admission en réanimation.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude de cohorte multicentrique incluant les patients vaccinés avec une infection grave à SARS-CoV2 et admis dans 15 réanimations françaises entre janvier et septembre 2021. Nous avons comparé ces patients à une cohorte publiée de patients non vaccinés avec une pneumonie grave à SARS-Cov2.
Résultats |
Cent patients dont 68 (68 %) hommes avec un âge médian de 64 [57–71] ans ont été inclus. Une immunodépression était présente chez 3838 %) des patients. Parmi les patients ayant eu une sérologie à leur admission, 64 % avait un niveau d’anticorps anti-SARS-Cov2 efficace. À l’admission en réanimation, le score SOFA médian était de 4 [4–6,3] et le rapport PaO2/FiO2 médian de 84 [69–128]mmHg. Une oxygénothérapie humidifiée à haut débit a été initiée chez 79 (79 %) patients et une ventilation non invasive chez 18 (18 %) patients. Au cours de la prise en charge, 48 (48 %) patients ont nécessité le recours à l’intubation oro-trachéale avec une durée de ventilation de 11 [5–19] jours. Sur une durée de séjout médiane de 8 [4–20] jours, 31 patients sont décédés. L’âge (OR pour 5 années supplémentaires 1,38 [1,02–1,85], p=0,035) et le score SOFA à l’admission (OR 1,40 [1,14–1,72] par point, p=0,002) étaient indépendamment associés à la mortalité. En comparaison avec les patients non vaccinés, les patients vaccinés présentaient moins souvent du diabète (16 [16 %] vs. 351 [27 %], p=0,029), étaient plus souvent immunodéprimés (38 [38 %] vs. 109 (8,3 %), p<0,0001), insuffisants rénaux chroniques (24 [24 %] vs. 89 (6,8 %), p<0,0001), insuffisants cardiaques chroniques (16 [16 %] vs. 58 [4,4 %], p<0,0001), and insuffisants hépatiques chroniques chronic liver disease(3 [3 %] vs. 8 [0,6 %], p=0,037). Malgré une gravit similaire à l’admission, les patients vaccinés nécessitaient moins souvent le recours à la ventilation invasive, que ce soit à l’admission ou au cours de la prise en charge en réanimation (23 [23 %] vs. 785 [59,7 %], p<0,0001, et 48 [48 %] vs. 930 [70,7 %], p<0,0001, respectivement). Il n’y avait pas de différence en terme de mortalité (31 [31 %] vs. 379 [28,8 %], p=0,64).
Conclusion |
Les infections sévères à SARS-Cov2 peuvent survenir chez des patients vaccinés, principalement ceux immunodéprimés ou avec des insuffisances rénale, hépatique ou cardiaque. L’âge et la gravité à l’admission sont associés à la mortalité.
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Vol 43 - N° S1
P. A103-A104 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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